La mémoire participe à la construction de la personne. Elle fonde les dispositions à agir et à éprouver qui immobilisent sa vie dans des modèles inhérents à son histoire.
Le yoga conduit à la prise de conscience de cet enfermement et initie un changement. Ses pratiques entraînent la personne au-delà des sentiers balisés par ses conditionnements et la place dans des situations nouvelles, non encore mémorisées. Ainsi contribuent-elles à créer les conditions de transformation de l’individu et de ses actes. L’ouverture et la concentration qu’implique le yoga aident l’être à affronter sa fragilité, et le prépare à vivre dans sa peau l’avènement d’une meilleure connaissance de soi. De ce point de vue, le travail sollicite toutes les ressources de la nature humaine. Il ne se fait pas sur « ce point de vue de nulle part » des raisonnements abstraits, mais autour du corps. Le repère est alors entièrement concret, tout comme le point d’ancrage, dans l’espace et dans le temps, particulier, c’est-à-dire charnel.